Rêve inachevé.

Il nous en a fallut du temps pour en arriver là,

Mais après tant d’hésitations, de doutes, de questions, de réponses,

Nous nous sommes enfin décidés,

Nous avons sauté le pas,

Ce soir, le virtuel devient réalité.

-

Pourtant, tu le sais tout comme moi,

Il n’y a pas à tortiller,

Tout coïncide, tout fonctionne,

Tout s’emboite, c’est une évidence,

Nous sommes faits l’un pour l’autre,

Il n’y a aucune raison pour que l’on se soit trompé.

-

Notre avenir est lancé, on le sait,

Pourquoi avons-nous tant attendus ?

Je ne sais pas, toi non plus probablement.

-

Et pourtant, depuis si longtemps que nous en parlons,

Que nous en rêvons de cette première soirée,

J’ai l’impression que nous sommes comme deux adolescents,

Qui se lancent pour la première fois,

Sans vraiment savoir où ils vont, ni comment ils vont faire.

-

Comme si nous allions découvrir ce que c’est,

Et pourtant, nous l’avons déjà fait, l’un comme l’autre,

Mais malgré cela, cette soirée sera une première fois,

Notre première fois.

-

Cette première fois qui sera l’aboutissement de nos recherches,

Et le préambule d’une nouvelle vie,

Cette première fois où nous allons ensemble sceller nos devenirs,

Nous allons vivre un moment merveilleux et prometteur.

-

Alors, je me suis préparé,

Je me suis fait beau comme je peux,

Même si je sais que dans tes yeux, je me verrais le plus beau.

-

Je me suis mis en chemin et me voilà au pied de ton immeuble,

Il me reste encore tous les étages à monter,

Mais mon cœur bat comme jamais,

Il tambourine si fort que j’ai peur qu’il ne s’échappe de ma poitrine.

-

Chaque marche est une épreuve et une libération,

Chaque marche m’éloigne de ma solitude et me rapproche de toi,

Les étages défilent et ma respiration devient plus difficile,

J’aimerai me reposer, mais je ne le veux point,

Je veux arriver vite, pour enfin commencer à revivre,

Même si depuis notre premier contact, j’ai arrêté de survivre.

-

Les escaliers m’assaillent, me torturent, me freinent,

Plus que quelques étages,

Je m’essouffle un peu plus, à chacun de mes pas,

Ma main sur ma côte qui me tiraille,

Mes jambes qui flageolent d’un tel épuisement.

-

Le but est presque atteint, je vois déjà ta porte,

Les dernières marches sont dressées devant moi,

Mon courage au summum, je continue l’effort.

-

Et me voilà debout, le doigt sur ta sonnette,

Le dring tant attendu, vient juste de retentir,

J’entends le bruit de tes pas, s’approcher de la porte,

Le bruit de la clenche qui vient sonner la fin,

De cette attente lourde.

-

La lumière apparait, quand la porte s’entrouvre,

Elle continue son chemin, m’inondant de clarté,

Je te vois tu es là, une ombre devant moi,

Te voilà qui avance, et enfin je te vois,

Sorti de la pénombre, maintenant en pleine lumière.

-

Soudain le plafonnier au milieu du palier,

Décide de s’éteindre,

La lueur de chez toi, fait de nous des fantômes,

Des fantômes amoureux dressés sur ton palier,

Des fantômes heureux en plein premier baiser.