S(u)aveurs sucrées.
Lorsque le fruit défendu apparaît,
dans ses teintes d'apparat,
le pêcheur est dans tous ses états,
secoué par l'attrait de l'objet.
L'invitation au péché alors grandit,
précédant d'un instant seulement,
ce sacré petit garnement,
que l'on nomme le besoin ou l'envie.
La gourmandise demande alors offrande,
affolant toutes les papilles,
pour qu'elles soient assez gentilles,
de répondre à sa demande.
Commence alors un jeu de cache cache,
mais il ne faut pas que l'on sache,
qu'il y a comme hésitation,
à succomber à la tentation.
Puis vient cette envie de douceur,
qui se glisse avec bonheur,
revigorant notre pêcheur,
se préparant à son labeur.
L'effeuillage peut alors commencer,
la mélodie est enfin lancée,
les premières saveurs sucrèes,
il est temps de déguster.
Et c'est les yeux pleins de tendresse,
et tout en délicatesse,
que continu le jeu coquin,
où le pêcheur y met ses mains.
Une fois les pelures écartées,
c'est les yeux écarquillés,
que le pêcheur admire la beauté,
de ce moment de pure nudité.
Le pêcheur ne pouvant plus résister,
oeuvre avec une grande ferveur,
tout en usant d'une rare douceur,
jusqu'à l'apothéose achevée.
Le pêcheur par l'effort épuisé,
garde dans ses bras tendu,
son merveilleux fruit défendu,
et profite du repos bien mérité.
Nul besoin d'un coffre aux trésors,
je ne veux qu'un seul trésor,
mon unique fruit défendu,
allongé près de moi tout nu.